Le complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) est un élément central du système immunitaire adaptatif. Il joue un rôle crucial dans la reconnaissance des antigènes par les lymphocytes T, permettant à l’organisme de distinguer le « soi » du « non-soi ». Comprendre le CMH et ses mécanismes de présentation des antigènes est essentiel pour la biologie, l’immunologie et la médecine, notamment en transplantation, immunothérapie et recherche sur le cancer.
I. Qu’est-ce que le CMH ?
Le CMH est un ensemble de gènes codant pour des protéines de surface cellulaire capables de présenter des peptides aux lymphocytes T.
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Il est appelé HLA (Human Leukocyte Antigen) chez l’homme.
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Les protéines du CMH sont hautement polymorphiques, ce qui permet à la population humaine de présenter une diversité étendue de peptides antigéniques.
Types de molécules CMH :
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CMH de classe I
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Présent sur toutes les cellules nucléées.
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Présente des peptides endogènes (issus de protéines intracellulaires, y compris virales).
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Reconnu par les lymphocytes T CD8+ (cytotoxiques).
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CMH de classe II
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Présent sur les cellules présentatrices d’antigènes (CPA) : macrophages, cellules dendritiques, lymphocytes B.
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Présente des peptides exogènes (provenant de pathogènes phagocytés).
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Reconnu par les lymphocytes T CD4+ (helpers).
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II. La présentation des antigènes
La présentation des antigènes est le processus par lequel les peptides antigéniques sont exposés à la surface cellulaire pour être reconnus par les lymphocytes T.
1. Présentation via le CMH de classe I
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Les protéines intracellulaires sont dégradées en peptides par le protéasome.
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Les peptides sont transportés dans le RE via le TAP (Transporter associated with Antigen Processing).
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Ils sont chargés sur le CMH I et exposés à la surface cellulaire.
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Les lymphocytes T CD8+ reconnaissent ces complexes et détruisent les cellules infectées ou tumorales.
2. Présentation via le CMH de classe II
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Les CPA phagocytent des pathogènes ou fragments cellulaires.
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Les protéines ingérées sont dégradées en peptides dans des vésicules endosomales.
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Les peptides se lient au CMH II dans ces vésicules et sont transportés à la membrane.
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Les lymphocytes T CD4+ reconnaissent le complexe et sécrètent des cytokines pour orchestrer la réponse immunitaire.
III. Importance du CMH
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Détection des infections et des cellules anormales
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Permet aux lymphocytes T de reconnaître et éliminer les cellules infectées par des virus ou transformées.
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Rôle dans la transplantation
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Les différences de CMH entre donneur et receveur peuvent provoquer un rejet.
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Le typage HLA est essentiel pour minimiser les incompatibilités.
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Diversité génétique et évolution
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La polymorphie élevée du CMH augmente la capacité d’une population à résister à divers pathogènes.
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Applications en immunothérapie
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Ciblage des peptides tumoraux présentés par le CMH pour stimuler une réponse anti-cancéreuse.
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Développement de vaccins basés sur des peptides spécifiques présentés par le CMH.
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IV. Conclusion
Le complexe majeur d’histocompatibilité est un pilier de l’immunité adaptative, permettant la reconnaissance spécifique des antigènes par les lymphocytes T. Grâce au CMH de classe I et II, le système immunitaire peut détecter des infections intracellulaires, coordonner la réponse immunitaire et maintenir l’homéostasie. Sa compréhension est essentielle en médecine, que ce soit pour la transplantation, le traitement du cancer ou le développement de vaccins.
✅ FAQ rapide
1. Quelle est la différence entre CMH I et CMH II ?
CMH I présente des peptides endogènes aux lymphocytes T CD8+, CMH II présente des peptides exogènes aux lymphocytes T CD4+.
2. Pourquoi le CMH est-il polymorphe ?
Pour permettre à la population humaine de présenter une diversité maximale de peptides antigéniques et résister à différents pathogènes.
3. Quels types de cellules expriment le CMH ?
CMH I : toutes les cellules nucléées.
CMH II : uniquement les cellules présentatrices d’antigènes (macrophages, cellules dendritiques, lymphocytes B).
4. Quel rôle joue le CMH en transplantation ?
Les différences de CMH entre donneur et receveur peuvent provoquer un rejet immunitaire, d’où l’importance du typage HLA.